samedi 7 janvier 2012

L'absence de glace sur le Saint-Laurent inquiète

Vague-Matane

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Fait exceptionnel, l'estuaire et le golfe du fleuve Saint-Laurent demeurent navigables à ce temps-ci de l'année puisque les glaces ne sont toujours pas formées.
La traversée entre Matane et la Côte-Nord permet d'apercevoir seulement un mince voile de glace. Selon le capitaine du Camille-Marcoux, Martin Saint-Pierre, cette situation est de plus en plus fréquente : « Depuis une dizaine d'années, on remarque une tendance à la formation de glace plus tardive, un peu plus tard dans le mois de janvier. »

Étonnamment, l'absence de glace rend les conditions de navigation souvent plus difficiles. La présence de glace limite l'impact que peuvent avoir les vagues sur un navire selon M. Saint-Pierre.
Sur la rive, la glace joue également un rôle essentiel contre l'érosion. Des chercheurs rimouskois croient d'ailleurs que d'ici 2050, l'estuaire sera en eau libre de 24 à 45 jours de plus qu'actuellement, ce qui laisse craindre le pire à l'océanographe Simon Senneville, de l'Institut des sciences de la mer : « Si, dans le futur, il y a de moins grandes périodes où la glace va pouvoir protéger les berges, donc, il y aura plus d'érosion. »
Dans la région de Québec, la glace commence à se former, là aussi avec un certain retard. Le chef du programme de déglaçage de la Garde côtière canadienne, Steven Neat, confirme qu'aucune demande d'assistance n'a été reçue jusqu'à maintenant à l'est de Tadoussac : « On doit être 10 à 14 jours en retard par rapport à la normale. »
L'absence de glace nuit également aux phoques pour qui la banquise sert de pouponnière. Des chercheurs américains affirment même que l'an dernier, 80 % des blanchons sont morts dans le golfe et l'Atlantique nord en raison de la minceur et de la rareté des glaces.



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