Le tas d'ordures de Limeil-Brévannes aurait pollué les nappes phréatiques alentours. V. WARTNER / 20 MINUTES
La montagne de déchets de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) commence à sentir le soufre, et ce n'est pas qu'une expression...
Le maire (Parti de gauche) de la commune de Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol, a adressé ce lundi une lettre à la ministre (UMP) de l’Ecologie, Nathalie Kosciuscko-Morizet. Il s'y plaint de potentiels risques pour la santé de ses administrés et se dit prêt à faire évacuer les riverains si nécessaire.C’est en 2002 que les déchets industriels ont commencé à s'accumuler à Limeil, sur un site géré par la société LGD Developpement. Mais depuis peu, la situation est devenue intenable: le dépôt illégal atteint aujourd’hui 150 000 m3.
En mai dernier, les choses ont encore empiré quand le monticule s’est mis à flamber sous l’effet de la sécheresse. L'évacuation du site, décidée dans la foulée, a commencé début septembre.
L'arrosage provoque des infiltrations dans les nappes phréatiques
En attendant, il est régulièrement arrosé pour limiter les risques d'incendie. Mais c’est bien là le problème: selon le maire de Limeil, «les eaux de ruissellement sont chargées entre autres de soufre qui incommode depuis le mois d'août la population». Pire, tout ce soufre représenterait une véritable menace pour leur santé. Joseph Rossignol vient en effet de faire poser deux sondes - aux frais de la mairie - afin de mesurer la pollution de l'air et de l'eau à proximité du monticule. Surprise: les résultats, tombés vendredi dernier, sont bien plus mauvais que ceux enregistrés précédemment par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. «Alors que le risque mortel est de 300 ppm, la sonde enregistre parfois 1200 ppm de sulfure d’hydrogène», s'indigne le maire. Si un tel niveau demeure exceptionnel, plusieurs pics à 600 ppm ont été constatés. Or l'inhalation prolongée de ce gaz peut avoir de graves conséquences: en quantité relativement faible, elle entraîne d'abord une perte de connaissance. Dans le pire des cas survient une dégénérescence du nerf olfactif rendant la détection du gaz impossible, puis la mort. S'il n’obtient pas une réponse rapide de la ministre, le maire de Limeil-Brévannes promet de faire évacuer 27 pavillons proches du site.
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