Des collectifs opposés à la recherche de pétrole de schiste s’inquiètent de nouvelles autorisations reçues par la compagnie Toreador. Ils appellent à manifester aujourd’hui à Blandy-les-Tours.
Toreador, le retour? Dans la guerre qui fait rage entre opposants aux hydrocarbures de schiste et compagnies pétrolières, un nouvel épisode semble se jouer. La firme américaine a reçu l’autorisation d’installer à Doue et Jouarre un réseau de quatorze piézomètres, des instruments permettant d’analyser la qualité de l’eau de la nappe phréatique.
Faut-il y voir une reconversion soudaine dans l’écologie de Toreador ou un préalable à une recherche de pétrole de schiste? « Les piézomètres sont utilisés avant tout forage, admet l’entreprise. Nous avons demandé les autorisations pour avoir ces instruments en cas de besoin. Mais il n’y a pour le moment aucun projet de travaux. »Toreador, qui a créé des plates-formes à Doue, Jouarre et Signy-Signets, prévoyait d’explorer le sous-sol afin d’y trouver du pétrole de schiste. Mais la société avait dû stopper ses activités l’hiver dernier après une forte mobilisation de la population locale. Puis elle a subi un nouveau coup d’arrêt cet été, avec la promulgation d’une loi interdisant l’exploration et l’exploitation du pétrole de schiste selon la technique de fracturation hydraulique : on injecte dans le sous-sol de l’eau, du sable et des produits chimiques à haute pression pour fracturer la roche mère et libérer les hydrocarbures.
Pour protester contre le retour de Toreador en Seine-et-Marne, un rassemblement est prévu aujourd’hui à Blandy-les-Tours à l’appel de plusieurs collectifs franciliens opposés à l’exploration du pétrole de schiste. Les élus locaux sont tout aussi remontés. « Une fois de plus, nous n’avons pas été prévenus de cette demande de Toreador, peste Jean-François Delesalle, le maire (SE) de Doue, où six piézomètres vont être installés. C’est la même chose qu’avant le vote de la loi, on a reçu le dossier une fois que la décision a été prise. Il n’y a pas de concertation avec les collectivités.
Pour la sénatrice socialiste Nicole Bricq, qui a déposé une nouvelle proposition de loi visant à interdire toute exploration ou exploitation de pétrole de schiste, tout en plaidant pour la réforme du Code minier, « tout repart comme avant. Cette loi (NDLR : la précédente, présentée par le député-maire UMP de Provins, Christian Jacob), c’est de l’enfumage. Des compagnies comme Total parlent d’utiliser de l’air comprimé au lieu d’eau, de sable et de produits chimiques. Mais ça ne change rien! La roche mère, il va bien falloir la casser! » Mais pour Christian Jacob, les opérations de Toreador sont sans danger. Il admet certes que rien n’empêche un carottage. « Mais la loi est votée, elle s’applique », insiste-t-il.
Article de Faustine LéoSOURCE
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