Après le désastre on aurait pu s'attendre à un autre raz de marée : des millions de personnes, au Japon, et de par le monde, s'entassant aux abords des centrales, clamant leur dégoût et leur exaspération, vilipendant les promoteurs et marchands du nucléaire, accusant les gouvernements complices de l'horreur programmée, exigeant sur l'heure la fin de la marchandisation sauvage, le contrôle démocratique de toutes les énergies collectives, la réappropriation démocratique immédiate de toutes les ressources naturelles et industrielles, la fin des cartels de la mort.
C'était bien le moins que l'on pût espérer. Or que vit-on ? Qu' entendit-on ? Rien, ou presque rien, si peu de choses...
Que l'on allait, bien entendu, vérifier les centrales, que le contrôle serait drastique, et que pour le reste on réfléchirait ! J'ai même entendu un responsable, d'une société privée bien sûr, déclarer doctement que les centrales les plus anciennes étaient forcément les plus sûres, puisque les contrôles y auront été plus fréquents que pour les neuves ! Autant dire qu'un poubelle roulante de l'ex RDA est plus sûre que nos récentes voitures électroniques ! Mais nos VIP bonimenteurs n'en sont pas à un boniment près !
Les esprits bien pensants se fixent sur les aspects techniques : quel est le degré de risque évaluable, comment faire face à l'imprévu etc. Mais la dimension politique est gaillardement ignorée.
Comment admettre que ce soit le privé, avant tout soucieux de rentabilité capitaliste, qui construise et gère les centrales ? Pourquoi les Etats sont-ils si complaisants à l'égard des promoteurs ? Pourquoi la population, concernée et exposée au premier chef, est-elle tenue à l'écart de toutes les décisions ? Que signifie être démocrate, et citoyen d'une société démocratique, si le plus grave et le plus important échappe totalement à la connaissance du citoyen ?
Quelle est cette démocratie où le citoyen délègue ses pouvoirs tous les cinq ans à une minorité irresponsable et toute puissante, qui use et abuse de son pouvoir sans consulter sur les enjeux décisifs de la vie et de la mort ? Démocratie purement formelle, sans contenu, sans conscience ni moralité. Démocratie bananière, colonialiste, oligarchie, cynisme ploutocratique.
La quasi indifférence devant l'horreur démontre deux choses : la première c'est que le système économique ne changera pas d'un iota, persévérant irrésistiblement dans sa boulimie thanatocratique d'exploitation des ressources, considérant en somme les "accidents" et les catastrophes comme des dommages collatéraux, aussi négligeables que les "bavures" du nazisme.
Voyez le Golfe du Mexique : on replâtre les fonds marins, ... et on recommence à forer. Jusqu'à la prochaine. Combien faudra-t-il de catastrophes pour que le modèle en cours soit sérieusement interrogé ?
Mais chaque catastrophe, après l'émotion immédiate, est immédiatement oubliée. Et puis, cela se passe toujours ailleurs... Comme si la terre n'était pas une et la même pour tous ! On continue à penser en termes locaux, régionaux, nationaux au grand maximum. Que nous importe le Japon ?
Mais songeons un court instant : si c'était Fessenheim, la Vallée du Rhin ou la Vallée du Rhône ? On croit s'en tirer en célébrant hypocritement la "dignité" du peuple Japonais.
Et si les Japonais s'étaient levés comme un seul homme contre l'incurie de leur gouvernement et la veulerie de leurs sociétés d'exploitation ? Mais tout se passe comme si n'était de mise qu'une sorte de fatalisme tacite, de résignation mutique au désastre.
"C'est la vie" me disait une brave dame à qui je demandais ce qu'elle pensait de l'événement !
"La vie", mais quelle vie ? C'est à se demander si les hommes ont encore envie de vivre, si secrètement ils ne sont pas lassés de cette vie présente, si la mort n'est le secret désir au coeur de notre société, au coeur de nos contemporains ? Si nous ne sommes pas à présent dans l'âge du "Dernier Homme" décrit par Nietzsche, âge de la facilité, du plus-de-jouir, de l'indifférence cosmique, de la résignation à la fatalité, du nihilisme planétaire.
Double question donc : politique-géopolitique, et anthropologique. C'est notre destinée même, notre vouloir, notre vouloir-vivre, notre désir de vivre qui est interrogé dans ces décours monstrueux de notre modernité.
Il n'est pas sûr, aujourd'hui, que la pulsion de vie soit assez forte pour repousser l'émergence catastrophique des pulsions de mort.
C'était bien le moins que l'on pût espérer. Or que vit-on ? Qu' entendit-on ? Rien, ou presque rien, si peu de choses...
Que l'on allait, bien entendu, vérifier les centrales, que le contrôle serait drastique, et que pour le reste on réfléchirait ! J'ai même entendu un responsable, d'une société privée bien sûr, déclarer doctement que les centrales les plus anciennes étaient forcément les plus sûres, puisque les contrôles y auront été plus fréquents que pour les neuves ! Autant dire qu'un poubelle roulante de l'ex RDA est plus sûre que nos récentes voitures électroniques ! Mais nos VIP bonimenteurs n'en sont pas à un boniment près !
Les esprits bien pensants se fixent sur les aspects techniques : quel est le degré de risque évaluable, comment faire face à l'imprévu etc. Mais la dimension politique est gaillardement ignorée.
Comment admettre que ce soit le privé, avant tout soucieux de rentabilité capitaliste, qui construise et gère les centrales ? Pourquoi les Etats sont-ils si complaisants à l'égard des promoteurs ? Pourquoi la population, concernée et exposée au premier chef, est-elle tenue à l'écart de toutes les décisions ? Que signifie être démocrate, et citoyen d'une société démocratique, si le plus grave et le plus important échappe totalement à la connaissance du citoyen ?
Quelle est cette démocratie où le citoyen délègue ses pouvoirs tous les cinq ans à une minorité irresponsable et toute puissante, qui use et abuse de son pouvoir sans consulter sur les enjeux décisifs de la vie et de la mort ? Démocratie purement formelle, sans contenu, sans conscience ni moralité. Démocratie bananière, colonialiste, oligarchie, cynisme ploutocratique.
La quasi indifférence devant l'horreur démontre deux choses : la première c'est que le système économique ne changera pas d'un iota, persévérant irrésistiblement dans sa boulimie thanatocratique d'exploitation des ressources, considérant en somme les "accidents" et les catastrophes comme des dommages collatéraux, aussi négligeables que les "bavures" du nazisme.
Voyez le Golfe du Mexique : on replâtre les fonds marins, ... et on recommence à forer. Jusqu'à la prochaine. Combien faudra-t-il de catastrophes pour que le modèle en cours soit sérieusement interrogé ?
Mais chaque catastrophe, après l'émotion immédiate, est immédiatement oubliée. Et puis, cela se passe toujours ailleurs... Comme si la terre n'était pas une et la même pour tous ! On continue à penser en termes locaux, régionaux, nationaux au grand maximum. Que nous importe le Japon ?
Mais songeons un court instant : si c'était Fessenheim, la Vallée du Rhin ou la Vallée du Rhône ? On croit s'en tirer en célébrant hypocritement la "dignité" du peuple Japonais.
Et si les Japonais s'étaient levés comme un seul homme contre l'incurie de leur gouvernement et la veulerie de leurs sociétés d'exploitation ? Mais tout se passe comme si n'était de mise qu'une sorte de fatalisme tacite, de résignation mutique au désastre.
"La vie", mais quelle vie ? C'est à se demander si les hommes ont encore envie de vivre, si secrètement ils ne sont pas lassés de cette vie présente, si la mort n'est le secret désir au coeur de notre société, au coeur de nos contemporains ? Si nous ne sommes pas à présent dans l'âge du "Dernier Homme" décrit par Nietzsche, âge de la facilité, du plus-de-jouir, de l'indifférence cosmique, de la résignation à la fatalité, du nihilisme planétaire.
Double question donc : politique-géopolitique, et anthropologique. C'est notre destinée même, notre vouloir, notre vouloir-vivre, notre désir de vivre qui est interrogé dans ces décours monstrueux de notre modernité.
Il n'est pas sûr, aujourd'hui, que la pulsion de vie soit assez forte pour repousser l'émergence catastrophique des pulsions de mort.
Auteur : Guy Karl
Source : guykarl.canalblog.com
Touvé sur: Module mère comment va la terre bleue?
Fukushima: le directeur de la centrale quitte son poste pour raison de santé
TOKYO - Le directeur de la centrale nucléaire de Fukushima, Masao Yoshida, présent sur le site depuis l'accident du 11 mars, quitte ses fonctions pour raison de santé, a annoncé lundi la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), refusant de préciser la cause exacte de sa maladie.
M. Yoshida, 56 ans, qui est hospitalisé, gardera un poste dans la division nucléaire de Tepco, mais il ne sera plus le patron du complexe atomique saccagé par le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est de l'archipel il y a plus de huit mois.
Il sera officiellement remplacé à partir du 1er décembre par Takeshi Takahashi, 54 ans, qui occupait jusqu'à présent un poste de gestion des installations nucléaires.
M. Yoshida, qui était sur les lieux depuis la catastrophe, a vécu les pires moments et oeuvré sur place dans des conditions extrêmes.
Lors d'un entretien accordé le 12 novembre à quelques journalistes autorisés à pénétrer pour la première fois dans l'enceinte de la centrale, M. Yoshida avait confié avoir maintes fois pensé qu'il allait mourir.
Il avait en revanche balayé d'un revers la question portant sur la dose de radiations à laquelle il a été exposé.
Une porte-parole de Tepco a pour sa part refusé lundi de détailler les maux dont souffrait M. Yoshida et s'ils étaient ou non liés à la radioactivité élevée présente dans la centrale, même si des précautions vestimentaires et autres ont été prises sur place pour minimiser autant que possible l'exposition du corps.
A l'heure actuelle, Tepco a reconnu que plusieurs personnes travaillant sur le site avaient reçu des radiations au-delà des limites autorisées, y compris en situation d'urgence, mais aucun mort n'a été déploré directement à cause des rayonnements.
En revanche, trois ouvriers de la centrale sont décédés pour d'autres raisons depuis l'accident ainsi que deux employés le jour du séisme et du tsunami qui ont fait en tout quelque 19.500 morts et disparus dans la région dévastée.
TOKYO ELECTRIC POWER
Romandie News
Conséquences de Fukushima sur la santé des enfants
27 Novembre 2011 Par Michel Philips
Depuis des mois, un abonné de Médiapart, UNCAS, nous propose des articles concernant la catastrophe de Fukushima et ses conséquences.
Tout dernièrement, c'était un article concernant la santé des enfants. Lire ICI et ICI.
Aujourd'hui, je vous propose mon regard de médecin-pédiatre sur ce drame. Mais avant, juste un rappel.
Effets des radiations
Les effets « immédiats », les effets « à court terme », les effets « à long terme ».
Nous ne reviendrons pas sur les effets « immédiats », c'est Hiroshima et Nagasaki. La « toxicité » des radiations est telle qu'elle est incompatible avec la survie de l'individu qui meurt en quelques jours.
Dans les effets à « court » terme, on peut ranger ce qu'ont subi les populations de Tchernobyl et Fukushima, ces troubles qu'on observe chez les enfants de Fukushima.
Dans les effets à « long terme » on retient surtout des cancers, des mutations et des malformations chez des enfants nés de parents irradiés. Mais aussi des effets sur des tissus qui se "renouvellent lentement" (nerfs, tissu conjonctif de la peau, des poumons et de la cornée-cataracte).
Enfants et radiations
Nous savons que les radiations représentent un vrai danger pour les cellules qui se multiplient, qui se divisent.
Les radiations interfèrent avec le délicat processus de division cellulaire, ce moment où les noyaux de nos cellules se divisent, ce moment où le patrimoine génétique de nos cellules, l'ADN, se divise en deux brins pour se reconstituer au sein des cellules « filles ».
Ce peut être un effet d'inhibition (effet anti-mitotique) ou un effet toxique (mutations, effet cancérigène du plutonium par exemple). Voir ICI.
Nos organismes possèdent des lieux où la multiplication (division) cellulaire est plus rapide : ce sont les cellules de nos intestins, les cellules de notre sang (surtout les globules blancs et les cellules responsables de la coagulation).
Il est donc assez logique d'observer des troubles cliniques en rapport les atteintes des radiations (essentiellement 2 radionucléides : Césium 137 et Iode 131 ) à ces niveaux.
Et encore plus chez des enfants !
En effet, du fait qu'ils sont des organismes en plein développement, les enfants constituent un excellent objet d'études pour observer les effets des radiations.
Qu'observe-t-on actuellement chez les enfants de Fukushima ?
Saignements de nez
Diarrhées
Si une diarrhée se poursuit, elle affaiblit inévitablement l'individu. Il maigrit, se défend moins bien.
On peut aussi penser que la fragilisation des mécanismes de défense de l'organisme rend les intestins plus sensibles à des infections et donc à des diarrhées.
Fièvres
On peut penser que les enfants de Fukushima se « défendent » moins bien que les autres en raison d'un système immunitaire déficient (globules blancs).
Hématuries
Conjonctivites
Troubles thyroïdiens
La radio-activité au niveau de la thyroïde augmente sérieusement le risque de cancer à ce niveau.
On considère que Tchernobyl a été responsable de plus de 4.000 cancers de la thyroïde (au lieu des 50 attendus !). On a observé une augmentation de la fréquence des cancers de la thyroïde en Corse après Tchernobyl. On observe déjà des troubles de la thyroïde chez des enfants de Fukushima.
Demain
Chez les enfants de Fukushima, dans les mois et les années à venir, il est logique de s'attendre à voir :
-une fréquence plus importante d'infections de tous types (Actuellement ce sont les pneumonies qui sont plus fréquentes),
-une plus grande fragilité des organismes,
-certains retards de croissance,
-une fréquence plus importante de cancers (à long terme : thyroïde, poumon,...),
-certains troubles de la reproduction (stérilité, fausses-couches, malformations,...),
-une fréquence plus importante des cas de cataracte, troubles cutanés et pulmonaires.
Troubles psychologiques
Beaucoup de parents souhaiteraient abandonner la zone irradiée, comme on l'a fait pour plus de 200.000 personnes à Tchernobyl. Mais les autorités ne souhaitent pas cette solution et parlent de "décontamination".
Comment ne pas penser que la peur est partout dans les esprits. Il est évident que les enfants de Fukushima, soumis à un grand stress, présenteront, eux aussi, des problèmes psychologiques très sérieux, comme ceux que l'on observe dans les pays en guerre. Troubles de l'attention, angoisses, névroses de guerre.
Ce n'est probablement pas la moins grave des conséquences de cette catastrophe...
Ci dessous, exemples de troubles rencontrés chez des enfants ayant vécu la guerre du Liban :
• 28, 8% de problèmes scolaires
• 18,5% de troubles anxieux
• 17,6% de troubles de l’humeur
• 6,6% de troubles du langage
• 4,9% de retard mental
• 4,5% d'énurésie et/ou encoprésie
• 4,3% de troubles psychotiques
• 4,1% de troubles du comportement
• 1,4% de déficit de l’attention - hyperactivité
• 0,4% de toxicomanie
Avec la catastrophe de Fukushima en toile de fond, les promoteurs du nucléaire se font de plus en plus entendre pour défendre leur industrie menacée. Le 25 novembre 2011, avant de se rendre à la centrale nucléaire du Tricastin, Nicolas Sarkozy a fait une déclaration lors de la visite de l’usine Isover à Orange. Après avoir fait un discours en faveur de la poursuite du nucléaire, il s’est entretenu avec un ouvrier de l’usine. Le micro de Philippe Leduc et Anne-Laure Danier enregistrait ce dialogue et le journal de 13 heures de France-Inter l’a rapporté.
Transcription du dialogue entre Nicolas Sarkozy et un ouvrier de l’usine Isover à Orange diffusé sur France-Inter le 25 novembre 2011 :
[sujet sur le déplacement de Nicolas Sarkozy à la centrale nucléaire du Tricastin : 10:50 à 12:25 ; transcription de 11:42 à 12:14]
écouter : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=226325
L’ouvrier : Est-ce que vous pensez réellement que l’on paie l’électricité nucléaire à son prix réel ?
Nicolas Sarkozy : Non
L’ouvrier : Le coût du démantèlement n’est pas vraiment pris en compte dans les choses.
Nicolas Sarkozy : C’est vrai, bien sûr, ça coûte de l’argent le nucléaire. Fermer le nucléaire c’est une catastrophe. Une catastrophe.
L’ouvrier : Il faudra quand même penser à ce que les fonds pour le démantèlement soient pris en compte. C’est pas…
Nicolas Sarkozy : Mais, mais si on les démantèle, 24, …
L’ouvrier : Bien sûr
Nicolas Sarkozy : …avant de commencer, c’est une folie.
L’ouvrier : Les plans, les plans qui sont prévus par d’autres partis politiques ne sont pas sur 10 ans comme vous pensez, c’est pas demain on ferme tout ! C’est quelque chose qui se prévoit à quelques décennies.
Nicolas Sarkozy reconnaît donc clairement que le prix de l’électricité nucléaire est sous-évalué, à cause de la prise en compte partielle du coût du démantèlement.
Or, obligé par la loi de provisionner dans ses comptes des sommes destinées au démantèlement futur de ses centrales, EDF a attribué 2 milliards d'euros aux chantiers des 9 anciens réacteurs en cours de déconstruction (voir carte ci-dessous). Si l’on se réfère au rapport de la Cour des comptes de 2005, la seule centrale de Brennilis sera démantelée pour la modique somme de 482 millions d’euros. On voit donc bien qu’EDF ne provisionne pas assez : 2 milliards d’euros seront juste suffisants pour 4 réacteurs, et non pour 9.
Les 9 réacteurs en déconstruction (source)
Et que dire de la réserve de 9 milliards pour le parc actuel de 58 réacteurs… qui ne pourrait servir que pour 18 d’entre eux ? Il reste encore à trouver au moins 20 milliards d’euros.
Nicolas Sarkozy ne ment pas, « ça coûte de l’argent le nucléaire » ! En revanche il ne dit pas qui va payer. C’est pourtant simple, ce sont les contribuables par leurs impôts et les consommateurs par leurs factures qui vont payer, donc les Français dans leur globalité.
Fukushima overblog
Trouvé sur: Fukushima-informations
Transcription du dialogue entre Nicolas Sarkozy et un ouvrier de l’usine Isover à Orange diffusé sur France-Inter le 25 novembre 2011 :
[sujet sur le déplacement de Nicolas Sarkozy à la centrale nucléaire du Tricastin : 10:50 à 12:25 ; transcription de 11:42 à 12:14]
écouter : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=226325
L’ouvrier : Est-ce que vous pensez réellement que l’on paie l’électricité nucléaire à son prix réel ?
Nicolas Sarkozy : Non
L’ouvrier : Le coût du démantèlement n’est pas vraiment pris en compte dans les choses.
Nicolas Sarkozy : C’est vrai, bien sûr, ça coûte de l’argent le nucléaire. Fermer le nucléaire c’est une catastrophe. Une catastrophe.
L’ouvrier : Il faudra quand même penser à ce que les fonds pour le démantèlement soient pris en compte. C’est pas…
Nicolas Sarkozy : Mais, mais si on les démantèle, 24, …
L’ouvrier : Bien sûr
Nicolas Sarkozy : …avant de commencer, c’est une folie.
L’ouvrier : Les plans, les plans qui sont prévus par d’autres partis politiques ne sont pas sur 10 ans comme vous pensez, c’est pas demain on ferme tout ! C’est quelque chose qui se prévoit à quelques décennies.
Nicolas Sarkozy reconnaît donc clairement que le prix de l’électricité nucléaire est sous-évalué, à cause de la prise en compte partielle du coût du démantèlement.
Or, obligé par la loi de provisionner dans ses comptes des sommes destinées au démantèlement futur de ses centrales, EDF a attribué 2 milliards d'euros aux chantiers des 9 anciens réacteurs en cours de déconstruction (voir carte ci-dessous). Si l’on se réfère au rapport de la Cour des comptes de 2005, la seule centrale de Brennilis sera démantelée pour la modique somme de 482 millions d’euros. On voit donc bien qu’EDF ne provisionne pas assez : 2 milliards d’euros seront juste suffisants pour 4 réacteurs, et non pour 9.
Les 9 réacteurs en déconstruction (source)
Et que dire de la réserve de 9 milliards pour le parc actuel de 58 réacteurs… qui ne pourrait servir que pour 18 d’entre eux ? Il reste encore à trouver au moins 20 milliards d’euros.
Nicolas Sarkozy ne ment pas, « ça coûte de l’argent le nucléaire » ! En revanche il ne dit pas qui va payer. C’est pourtant simple, ce sont les contribuables par leurs impôts et les consommateurs par leurs factures qui vont payer, donc les Français dans leur globalité.
Fukushima overblog
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