vendredi 18 novembre 2011

La filière nucléaire dans la tourmente politique


La dépêche de l'Agence France-presse (AFP) est tombée à 16 h 02, mardi 15 novembre, et elle a fait souffler un vent de panique au 33, rue Lafayette, le siège parisien d'Areva. "Sur le nucléaire ont été actés la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025, l'arrêt du retraitement et de la filière MOX...", précise l'article rapportant les ultimes tractations entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV).

La fermeture de centrales était connue depuis que le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande s'était engagé à ramener la part d'électricité nucléaire de 75 % à 50 % en 2025. Mais l'hypothèse d'une fin de l'activité de retraitement-recyclage et de fabrication du combustible MOX a consterné les dirigeants d'Areva. Et déclenché une contre-attaque immédiate.

>> Lire PS et EELV trouvent un compromis sur la filière MOX
Ils ont contacté Bernard Cazeneuve, un des quatre porte-parole de campagne désignés par M. Hollande, le maire (PS) de Cherbourg (Manche) et député de la circonscription où se trouvent l'usine de retraitement des combustibles usés de La Hague, mais aussi la centrale de Flamanville où EDF construit le réacteur de troisième génération EPR. L'homme est un défenseur du nucléaire au sein du PS. "Je leur ai dit qu'il n'y avait pas de menace" sur La Hague, précise M. Cazeneuve à l'AFP.
Il livre sa lecture de l'accord PS-EE-LV, qui "acte" le fait que l'arrêt de 24 réacteurs nucléaires réduira le plan de charge "à très très long terme" de l'usine. Quelques heures plus tard, sur TF1, M. Hollande lève toute ambiguité : "Je suis pour qu'il y ait encore du retraitement du combustible, il le faut pendant le temps nécessaire." Ne serait-ce, ajoute-t-il, que pour alimenter les 21 réacteurs fonctionnant en partie avec ce mélange d'uranium et de plutonium, dont Areva assure 95 % de la production mondiale.
La mobilisation des dirigeants du géant nucléaire est relayée par la CGT et la CFDT, respectivement majoritaires chez EDF et Areva. Les deux syndicats s'opposent à tout arrêt de la "filière MOX", et plus encore à une sortie du nucléaire. "Le secteur énergétique mérite autre chose qu'un vulgaire marchandage électoral", tonne la fédération mines-énergie de la CGT.
Fermer La Hague, ce serait renoncer au choix du "cycle fermé" fait dans les années 1960 et porter un coup mortel à la filière nucléaire. Au lieu d'enfouir les combustibles usés, comme le font de nombreux pays (Etats-Unis, Suède...), la France a décidé de les réutiliser. Une fois refroidis en piscine pendant 3 à 5 ans, ils sont séparés à La Hague en divers produits : 95 % d'uranium appauvri, 1 % de plutonium et 4 % de déchets, qui contiennent 95 % de radioactivité et sont vitrifiés à La Hague.
Le MOX est issu de ces opérations de retraitement. Fabriqué dans l'usine Melox de Marcoule (Gard), il alimente partiellement des centrales japonaises, allemandes et françaises (21 des 58 réacteurs d'EDF). L'EPR de Flamanville doit aussi fonctionner au MOX. Par la présence de plutonium dans sa composition, ce combustible est hautement "proliférant", dénoncent depuis des années les associations anti-nucléaires. Les industriels répliquent qu'il n'y a aucun risque que ce plutonium serve à la fabrication d'une bombe puisqu'il n'est pas de qualité militaire.

EDF ENCORE PLUS FRAGILISÉ

L'enjeu économique du retraitement et du MOX est considérable, puisque ces deux activités génèrent un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros pour Areva (sur 9 milliards). Mise en service en 1966 et sans cesse agrandie, La Hague a déjà englouti 20 milliards. "On y investit encore 200 millions par an, indique une porte-parole, qui chiffre à 5 milliards le montant des contrats souscrits par EDF, mais aussi des électriciens néerlandais et italiens pour retraiter leurs combustibles usés.
L'usine emploie 5 000 salariés, dont 2 000 dans des entreprises prestataires, mais génère aussi 5 000 emplois indirects. EE-LV proposait sa "reconversion à emploi constant" pour le démantèlement des centrales arrêté. "Personne ne croit à ça", tranche la CFDT. Areva exploite également l'usine Melox de Marcoule (Gard), où 1 300 salariés fabrique le MOX. Au total, ce sont 14 000 emplois directs et indirects qui, selon le groupe, seraient menacés dans le Nord-Contentin et le Gard en cas d'arrêt de la filière.
Mais aussi ses projets à l'exportation, qui sont déjà durement frappés par le syndrome post-Fukushima. Areva a construit l'usine japonaise de Rokkasho-Mura sur le modèle de La Hague et négocie depuis des années avec la Chine. Un contrat qu'il évalue à 15 milliards d'euros. Il a aussi un projet d'usine de Mox à Savannah River, aux Etats-Unis.
EDF risque d'être encore plus fragilisé avec la fermeture annoncée de 24 réacteurs d'ici à 2025, le tiers de sa capacité nucléaire. L'information à peine connue, mercredi, l'action du groupe a perdu 4,6 %. Ces réacteurs de 900 mégawatts (MW), amortis depuis longtemps, doivent être révisés et modernisés. Fessenheim (Bas-Rhin), la centrale la plus ancienne, sera "immédiatement" arrêtée alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de donner son feu vert pour prolonger de dix ans son réacteur numéro 1.
EDF devra compenser cette perte de 21 000 MW par des parcs éoliens et surtout des centrales au gaz. Selon l'Union française de l'électricité (UFE), les besoins d'investissements grimperont à 382 milliards d'ici à 2030 - 60 milliards de plus que dans le scénario d'un maintien du nucléaire. Les pro-atome n'ont qu'un mot pour qualifier l'accord PS-EE-LV : "un saut dans l'inconnu."
Jean-Michel Bezat

Le monde 

IODE 131 : Identifiée en Hongrie, la fuite radioactive dure depuis deux mois….


AAhh! voilà qui va contribuer à redorer le blason du nucléaire….. Tout est « sous contrôle », mourez en paix on gère….


Dernière minute
La filière nucléaire est totalement sous contrôle;o)
La fuite d’iode radioactif a démarré le 8 septembre et n’a été stoppée qu’…hier.
L’origine des mystérieux rejets d’iode radioactif 131 détectés en Europe, notamment en France, vient d’être identifiée.
Il s’agit de l’Institut des isotopes de Budapest spécialisé dans la fabrication de produits radioactifs à usage pharmaceutique révèle l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un communiqué.
La fuite a démarré le 8 septembre et n’a été stoppée qu’hier.
Communiqué de informationhospitaliere.com
Après un certain nombre d’investigations, et bien que l’information ne soit pour l’instant qu’officieuse, l’origine de la contamination de l’air européen à l’iode radioactif proviendrait d’une installation hongroise de production d’isotopes médicaux.
Ce matin, lors d’une conférence de presse, l’Institut hongrois de recherche sur les isotopes a annoncé avoir enregistré, dans son laboratoire de Budapest, une augmentation des émissions d’iode 131, le fameux isotope qui a contaminé le ciel européen.
Toutefois, les experts estiment que les rejets observés à proximité du laboratoire pharmaceutique seraient certes l’origine principale de la pollution mais ils n’expliqueraient pas la totalité de la contamination.
D’après les premières informations, l’industriel budapestois avait déjà constaté au début de l’année 2011 que son installation avait rejeté un peu plus d’iode 131 que d’habitude.
Afin d’améliorer le système de filtrage de son usine, il avait suspendu la fabrication d’isotopes cet été. Dés les travaux terminés, la chaine de production a repris, mais les émissions d’iode 131 ne sont pas redescendues à leur niveau antérieur. L’activité du laboratoire aurait été à nouveau interrompue, dés ce matin.
Auteur : informationhospitaliere.com
Source : www.informationhospitaliere.com
Partagé avec Sos-Planète

trouvé sur les moutons enragés

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