dimanche 20 novembre 2011

La Terre vue de l'Espace : inondations en Thaïlande

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Les zones sombres qui apparaissent sur ces cinq images radar prises par Envisat de mi-septembre à début novembre permettent de suivre la montée des eaux du fleuve Chao Phraya et l’inondation des territoires avoisinants qui progresse vers le sud et la capitale, Bangkok.
 
Depuis juillet, les pires inondations qu’ait connues la Thaïlande ont causé la mort de plus de 500 personnes. Elles ont poussé des dizaines de milliers d’habitants à fuir leurs logements et détruit des millions d’hectares de terrain dans plus de 50 provinces.

Au cours de la période couverte par ces images, les eaux se sont répandues sur près d’un tiers des provinces du pays. La cité historique d’Ayutthaya – un site inscrit au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco – a été inondée et les digues protégeant les sites industriels se sont rompues.
Depuis lors, l’eau s’est répandue dans des quartiers de la capitale et continue de menacer des districts commerçants et des quartiers d’affaires du centre-ville de Bangkok.
Entourée par le bassin du fleuve Chao Phraya, Bangkok est située au cœur d’un marais à environ deux mètres au dessus du niveau de la mer. Cette situation géographique, ainsi que la multitude de canaux qui serpentent à travers la ville, la rendent très vulnérable aux inondations pendant la saison de la mousson. 

Futura-science


L'eau met en danger des temples anciens thaïlandais

© epa
Les temples de l'ancienne capitale thaïlandaise, Ayutthaya, ont survécu à des siècles de climat tropical, mais après les inondations historiques qui les ont noyés pendant des semaines, des bâtiments risquent de s'effondrer.

De nouvelles fissures sont apparues sur certains des monuments de l'ancienne cité, attraction touristique majeure classée au patrimoine mondial de l'Unesco, à une centaine de kilomètres au nord de Bangkok. Et les visiteurs sont priés de ne pas escalader les structures, de crainte qu'elles n'y résistent pas.

"Les monuments n'ont pas été conçus pour supporter le poids" de toute cette eau, souligne Chaiyanand Busayarat, directeur du parc historique d'Ayutthaya. "Les inondations ont également ramolli le sol, le rendant instable. Les bâtiments pourraient s'enfoncer, ou dans le pire des cas, ils pourraient s'effondrer", poursuit-il, estimant les dommages à au moins 650 millions de bahts (15 millions d'euros), avant même ce scénario catastrophe. 
 
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Les pires inondations depuis des décennies ont fait plus de 600 morts en Thaïlande depuis fin juillet et affecté des millions de personnes, après une mousson particulièrement abondante. La région d'Ayutthaya a été l'une des plus touchées, comme ont pu en témoigner les spectaculaires images aériennes d'une campagne transformée en lac géant dont émergeaient ça et là des temples transformés en îles. 
La décrue est désormais bien avancée dans le centre-ville, même si certains des monuments ont toujours les pieds dans l'eau. Construite au confluent du fleuve Chao Phraya et des rivières Pa Sak et Lopburi, l'ancienne capitale a toujours été exposée aux inondations. Mais elle a été pendant longtemps protégée par un réseau de canaux qui évacuaient le surplus d'eau, note une experte de l'Unesco, sous couvert de l'anonymat. "Beaucoup de ces canaux ont été comblés ou sont naturellement devenus moins profonds au cours du temps". 
 
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L'experte, qui a participé cette semaine à une visite d'inspection de l'Unesco sur le site, craint qu'avec ces masses d'eau, les fondations se soient "tassées", risquant de rendre les monuments "instables". Mais l'étendue des dégâts est difficile à estimer. "Il est difficile de dire à ce stade si les monuments ont subi plus que ce à quoi ils peuvent résister ou si c'est dans le domaine du supportable".

Ayutthaya, fondée vers 1350, a été l'une des capitale du royaume de Siam, ancien nom de la Thaïlande. Lors de son âge d'or, la cité abritait trois palais et plus de 400 temples. Après quatre siècles comme capitale, la ville est tombée en 1767 aux mains des Birmans qui l'ont presque entièrement détruite. Avant que de nombreuses ruines ne soient soigneusement restaurées. Aujourd'hui, dans l'enceinte du Wat Phra Ram, Chaiyanand pointe du doigt une fissure importante sur l'une des structures. 
  
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"Je crois que c'est arrivé pendant les inondations mais je dois dire que de petites pagodes comme ça ne m'inquiètent pas. Les grandes qui pèsent plusieurs tonnes sont plus inquiétantes". Les habitants de la ville, qui ont besoin du tourisme, sont, eux, surtout impatients de pouvoir rouvrir aux visiteurs un site où l'eau a fait place à des tonnes d'ordures et où les panneaux d'explication doivent être réparés. Des équipes s'affairent pour remettre en état le parc historique. Parmi elles, Suneewan Pudson, 65 ans, qui balaye le sol autour du bouddha couché du Wat Lokayasutharam.

"Je suis triste parce que c'est un site ancien et un lieu touristique, et nous sommes censés le protéger", explique-t-elle. "Mais nous ne savions pas que les inondations seraient aussi importantes. Cela n'avait jamais été comme ça auparavant". (afp)
20/11/11 14h56

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