samedi 19 novembre 2011

"Occupy Wall Street" veut aller plus loin, après une journée "historique"

© ap
Occupy Wall Street semblait déterminé vendredi à construire un mouvement "encore plus large", au lendemain d'une journée de mobilisation "historique" aux Etats-Unis organisée pour marquer les deux mois de sa naissance à New York.

Des manifestations anti-Wall Street ont eu lieu jeudi dans plusieurs villes dont New York, Los Angeles, Dallas, Seattle, Portland et Washington. La plupart se sont déroulées dans le calme, mais des incidents ont aussi opposé des manifestants à la police, notamment à New York, où 250 personnes ont été arrêtées et sept policiers et dix manifestants blessés. Avec le soutien des syndicats et des étudiants, le mouvement a affirmé y avoir rassemblé dans la soirée jusqu'à 30.000 personnes lors d'une marche sur la partie piétonne du pont de Brooklyn. La police n'a donné aucune estimation.


"C'était un succès. Nous étions plus nombreux que lors de la manifestation du 5 octobre, le précédent rassemblement organisé avec les syndicats", a estimé Bill Dobbs, un porte-parole d'Occupy Wall Street (OWS). "Une journée historique d'action", affichait le site internet d'OWS, se félicitant de "l'ascension d'un mouvement puissant et divers pour la justice sociale". Dans un pays traumatisé par un chômage à 9%, Occupy Wall Street dénonce les excès du monde de la finance et les inégalités croissantes aux Etats-Unis. Le mouvement n'a pas de leader et refuse d'être associé à un parti politique. Les manifestations avaient été prévues avant l'opération policière qui a démantelé le camp d'OWS à New York dans la nuit de lundi à mardi.

"Avant même le démantelement du camp, nous travaillions en de nombreux endroits et nous continuons. Le travail ne s'arrête pas", a précisé Bill Dobbs, expliquant qu'OWS réfléchissait en permance à sa "stratégie" et à "comment construire un mouvement plus large pour avoir un impact sur la politique". Mais quelle stratégie ? Les protestataires ne sont pas toujours d'accord entre eux, certains avouent en privé ne pas avoir de plan précis. Outre New York, plusieurs campements, déjà menacés par l'hiver, ont été fermés par la police ces derniers jours, après une concertation téléphonique entre des maires, notamment à Portland, Denver, Oakland, Burlington, Salt Lake City et Saint Louis. Tous les journaux new-yorkais, à l'exception du New York Post, affichaient en une vendredi une photo des manifestations.

Le New York Times montrait une confrontation entre la police et les manifestants, dont quelques centaines avaient tenté sans succès jeudi matin de bloquer la Bourse de New York. Le Daily News affichait la photo d'un manifestant le visage en sang, avec en titre "pour avoir crié fort". Le patron de la police Ray Kelly et le maire de New York Michael Bloomberg avaient dès jeudi affirmé que la police avait fait preuve de retenue. "Des gens voulaient être arrêtés. Cela fait clairement partie de leur stragégie et de leur tactique", avait déclaré M. Kelly. Jusqu'à présent, l'opinion publique américaine est restée plutôt favorable aumouvement. Mais avec les images de violence, le nombre des Américains hostiles au mouvement a augmenté, selon un sondage publié cette semaine. Ainsi, 45% en ont une opinion défavorable, contre 36% le mois dernier.

Ceux favorables à OWS sont passés de 35 à 33%, selon ce sondage de l'institut Public Policy Polling (PPP). "La controverse autour des manifestations commence à noyer leur message", a estimé Tom Jensen, analyste de PPP. (afp)
18/11/11 20h44



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