C’est à plus de 600 mètres de profondeur, dans la mer de Bellingshausen, en Antarctique, que des biologistes du département de zoologie et d’écologie de l’Université de Vigo en Espagne, ont découvert cette coquille. Bien que malheureusement vide, celle-ci a été identifiée comme appartenant à une espèce de mollusque jusqu’à présent inconnue, que les chercheurs ont nommée Zeidora antarctica.
Avec ses 14 millimètres, elle fait figure de géante par rapport aux espèces connues du même genre, qui ne dépassent pas 5 millimètres et vivent dans les eaux tropicales ou subtropicales des deux hémisphères. “Ce genre appartient à un groupe dont nous savons très peu de choses, et comprenant 14 espèces dont très peu de spécimens ont été trouvés. Nous avons fait la description de cette espèce à partir de la coquille, étant donné qu’aucun tissu mou n’a été trouvé dans cet unique spécimen collecté", a expliqué Cristian Aldea, membre de l’équipe qui a étudié ce spécimen, découvert dans le cadre du programma national espagnol sur l’Antarctique.
Cité par le Daily Mail, il a également précisé que si la morphologie des tissus mous n'avait pas pu être révélé : "toutes les caractéristiques observées sur cette coquille indiquent qu’il s’agit d’une espèce vivante, et non fossile”.
Maxisciences
Des scientifiques découvrent le premier reptile avec un vrai placenta
Le placenta est un organe, indispensable au développement de l’embryon de certaines espèces. Il permet en effet d’assurer les échanges d’eau, de nutriments et de dioxygène entre la mère et le fœtus. Un arrangement intime qui a pendant longtemps été jugé comme une caractéristique réservée uniquement au groupe des mammifères.
Selon les dernières découvertes, l’apparition du placenta se serait produite au moins deux fois dans l’histoire évolutive : chez l’ancêtre commun de l’actuel groupe des mammifères mais aussi chez une espèce de lézard africain appelé Trachylepis ivensii. Ce spécimen appartient à la famille des Scindae, un groupe assez typique composé de près de 1.200 espèces. On le trouve, bien que difficilement, en Angola, en Zambie ou encore en République Démocratique du Congo où les femelles atteignent généralement 9 à 14 centimètres de long à l’âge adulte.
Une espèce extrêmement peu répandue
Daniel Blackburn chercheur Trinity College de Hartford au Connecticut et Alexander Flemming de l'Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud ont ainsi décidé de se pencher sur cette espèce de lézard peu répandue. "Nous n’en savons pas beaucoup sur eux", confirme au New scientist Daniel Blackburn, et pour cause. Seuls quelques spécimens ont été jusqu’à présent recueillis.
Pour comprendre précisément le processus de développement des embryons, les deux scientifiques ont donc disséqué et étudié neuf femelles Trachylepis ivensii conservées dans un musée. Leurs observations révèlent que l’appareil reproducteur des spécimens est composé d’oviductes, des tubes qui s’étendent des ovaires jusqu’à l’extérieur et à l’intérieur desquels les petits se développent dans un vestige de coquille avant de naitre au moment de l’éclosion.
De manière générale, il existe dans la nature certaines espèces de reptiles vivipares qui possèdent dans leurs oviductes un placenta de base. Mais cet organe, contrairement à celui des mammifères, ne permet pas à l’embryon de recevoir beaucoup de nutriments de sa mère. Celui-ci doit donc se nourrir du vitellus, le jaune contenu dans son œuf.
Un modèle de développement particulier mais limité
Contrairement à ces espèces, l’embryon de Trachylepis ivensii se développe en s’implantant dans la paroi de l’oviducte. Son œuf est petit et pratiquement dépourvu de vitellus. Les échanges nutritionnels se font alors majoritairement entre son sang et celui de sa mère. "C'est sans précédent", confie Daniel Blackburn.
Toutefois ce mode de développement possède aussi ses limites. En effet, un embryon présente plus de risque d’être attaqué par le système immunitaire maternel. Les embryons mâles pourraient également se retrouver "féminisés" par les hormones sexuelles de la mère. Cela pourrait expliquer pourquoi ce type de développement placentaire a évolué si rarement.
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