L’activité interne du cerveau peut maintenant être décryptée et enregistrée grâce à des programmes informatiques, rapporte la BBC. Cette avancée en apparence anodine est en fait plus proche de la science-fiction qu’on ne le croit: maintenant plus besoin d’être un jedi pour déplacer des objets ou conduire une voiture avec la pensée.
Les ingénieurs du laboratoire des technologies émergentes d’IBM à Winchester en Angleterre ont mis au point un casque électronique composé de plusieurs électrodes, chacun captant les signaux émis par l’activité cérébrale. Sur un écran d’ordinateur, auquel le casque est connecté, on peut voir l’image d’un cube flottant dans le vide. Une fois le casque mis, il suffit de se concentrer un peu, et de penser très fort au mouvement que le cube doit faire pour qu’il le fasse!
Ce gadget développé à l’origine par Emotiv, une entreprise australienne de jeux vidéo, vient d’être repris par des grands groupes comme IBM, qui ont perçu l’ampleur de cette découverte.
La BBC explique que les ingénieurs d’IBM ont cherché à mettre au point des applications utiles à partir de cette nouvelle technologie. Ils ont par exemple construit une souris d’ordinateur qu’il suffit de diriger avec son esprit pour qu’elle évolue sur l’écran. Ils permettent ainsi à des personnes atteintes du syndrome d’enfermement de pouvoir utiliser à nouveau l'informatique.
Depuis, plein d’autres nouvelles inventions basées sur le contrôle mental sont en train de voir le jour. L’entreprise japonaise Cyberdyne aide les gens qui ne peuvent plus marcher à regagner un peu de mobilité grâce une tenue robotisée, appelé Hal, qu’on enfile et qui effectue les mouvements que l’esprit conçoit.
Le Guardian nous apprend par ailleurs que des chercheurs de l’université de Duke en Caroline du Nord ont aussi conçu un bras artificiel, directement contrôlé par la pensée, qui permettra à certains paralysés de faire quelques mouvements et d’avoir à nouveau des sensations de toucher.
Mais selon la BBC, cette exploitation des données de l’activité cérébrale ne sera pas toujours destinée à des fins thérapeutiques. Ed Jellard, ingénieur chez IBM, évoque l’engouement lié à cette nouvelle technologie:
«Les gens aiment les données. Donc si vous pouvez saisir le sens des données, les geeks seront très intéressés et voudront voir ce qui se passe dans leur cerveau et comment ça évolue.»Engouement pour des machines dirigées par le cerveau qui ne va probablement pas laisser les militaires indifférents, s’inquiète le professeur Noel Sharkey de l'université de Sheffield en Grande-Bretagne:
«Quand les militaires vont mettre la main dessus, ils vont y aller à fond. En ce moment, ils remplissent le ciel d’Afghanistan de drones qu’une seule personne peut contrôler –mais s’ils perfectionnent suffisamment le casque, ils pourront contrôler de nombreux avions et robots de combat juste avec la pensée.»
Slate.fr
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