Les populations de phytoplancton pourraient diminuer selon les modèles des scientifiques. © Gordon Taylor, NOAA
De récents travaux de modélisation des écosystèmes prédisent de néfastes conséquences d'un réchauffement climatique : une diminution de la quantité d'herbivores, sur terre et en mer, entraînant une raréfaction des ressources alimentaires pour les humains.
Ces dernières années, d’importants efforts ont été réalisés au sein de la recherche scientifique afin de comprendre les impacts du réchauffement sur telle ou telle espèce, mais les résultats sont parfois divergents. Afin d’apporter une réponse plus globale et théorique, des scientifiques américains, canadiens et australiens ont défini l’impact de l’augmentation des températures sur la dynamique des réseaux trophiques.
Les résultats de leurs analyses, qui paraîtront dans le prochain numéro de The American Naturalist, montrent qu’à cause du réchauffement climatique, les organismes à la base des chaînes trophiques (plantes terrestres et phytoplancton), ainsi que les herbivores, devraient se raréfier, ce qui déboucherait sur un manque de ressources pour les maillons suivants. Et au bout de la chaîne alimentaire se trouvent en général les humains. D'où, prédisent-ils, une une diminution à venir des ressources alimentaires.
Agriculture, pêche et élevage affectés
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont testé différents modèles d’interaction entre proies et prédateurs, en faisant varier la température. Ils ont ainsi découvert que les relations entre proies et prédateurs se modifient lorsque la température augmente.
Plus précisément, sur les cinq modèles que les chercheurs ont testés, tous indiquent que la taille des populations des herbivores est sensible aux variations de température : il y aura moins d'herbivores à cause du réchauffement. De plus, 3 de ces modèles suggèrent qu'à une diminution des herbivores s'ajoutera une diminution de la quantité d'organismes autotrophes (premiers maillons de la chaîne alimentaire). En d’autres termes, les chercheurs prédisent qu'à cause du réchauffement climatique il y aura sans doute moins d'organismes autotrophes et assurément moins d’herbivores.
Quoi qu’il en soit, la quantité de ressources disponibles pour l’Homme va diminuer alors que la population est, elle, en constante évolution et devrait atteindre les 10 milliards d’individus à l’horizon 2050. Pour s’en assurer, les scientifiques ont d’ailleurs testé leurs modèles avec des données récoltées dans le passé sur les populations de phytoplancton et de zooplancton. Les modèles expliquaient à hauteur de 77 % et de 66 % respectivement les variations de ces populations, preuve qu’ils sont justes et précis.
Les auteurs de l’étude ont ainsi posé les bases théoriques de l’impact du réchauffement climatique sur les interactions trophiques au sein des écosystèmes et plus globalement, sur l’évolution de l’abondance des populations. Des travaux qui serviront d’outils pour les scientifiques cherchant à déterminer plus précisément les conséquences du réchauffement sur des espèces données.
Futura sciences
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